Startups et Incubateurs, accélérateurs de la transformation des entreprises.
- Fouad RIANE

- 30 déc. 2017
- 3 min de lecture

Les entreprises de nos jours, grandes ou petites, doivent conjuguer au quotidien avec les renouvellements, rapides et fréquents, des caractéristiques environnementales et concurrentielles que leur imposent la globalisation des marchés, l’intensification de la concurrence, le développement des technologies et la numérisation de l’économie. [1]. Elles se trouvent donc confrontées à la nécessité d’évoluer, d’innover, de se réorganiser et de se transformer, parfois en profondeur, pour répondre aux nouveaux enjeux du marché et de la concurrence, pour faire face aux mutations des modes de consommation, pour tirer profits des technologies nouvelles, pour développer les capacités d’adaptation, pour capitaliser et pérenniser les dynamiques de changement et développer de nouveaux repères culturels [2].

Nombreuses sont les entreprises, industrielles ou de service, qui repensent ainsi leur chaine de valeur dans l’objectif de la recentrer sur le client et pour mettre l’acteur humain au centre des préoccupations. Elles revisitent pour cela leurs supply chains, repensent leur mode d’organisation et revoient leurs pratiques managériales afin de répondre au mieux à un marché plus volatile, avec une offre, de plus en plus digitalisée, davantage personnalisée, sans cesse renouvelée, le plus souvent avec des courts délais de mise sur le marché.
La transformation numérique oblige ainsi les entreprises à se réinventer. Plusieurs d’entre elles, même les grandes qui ont une culture d’innovation en interne telles les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) recourent à différentes formes d’accélération de la transformation digitale. Selon leur niveau de maturité, leur ambition et leur culture, les entreprises encouragent les initiatives individuelles à co-construire et à innover sur site. Elles facilitent l’émergence de communautés virtuelles ouvertes à tous pour générer des idées inédites, des propositions nouvelles d’amélioration ou d’innovation. Certaines vont jusqu’au développement d’espaces d’interaction dédiés au travail collaboratif (co-working). D’autres créent des incubateurs et/ou hébergent des startups pour faciliter l’innovation et trouver de nouveaux leviers de croissance. Ces incubateurs, spin-offs ou startups sont des laboratoires de l’innovation et des facilitateurs de la transformation numérique. Les entreprises les développent en interne avec leurs collaborateurs ou les captent à l’extérieur auprès de tierces partenaires avec lesquels les entreprises s’associent pour créer de nouveaux modèles d’affaires.
Il y a trois raisons à cette logique de recours aux accélérateurs de transformation décrits plus haut. Tout d’abord, le développement d’une nouvelle technologie, d’un nouveau concept, d’un nouveau service ou produit, exige du temps. La contrainte des courts délais de mise sur le marché oblige les entreprises à acquérir ces nouveautés auprès de stratups plutôt que de les concevoir et les mettre en œuvre elles-mêmes.
Il y a ensuite l’avantage de l’agilité d’une organisation telle qu’une start-up, comparée à une grande entreprise. Cette agilité, induite entre autres par la taille, se traduit par des étages hiérarchiques de management très rapprochés, des circuits de décision très courts et des processus de travail très simplifiés. Cette flexibilité permet à l'entreprise de saisir rapidement les opportunités lorsqu'elles se présentent et se réadapter lorsque les difficultés apparaissent.
Enfin, les incubateurs et les spin-off (ou startups internes) permettent à l’entreprise de développer la capacité à évoluer de ses collaborateurs, de chercher des collaborations innovantes, d'acquérir les moyens d'induire un changement de culture et surtout de capter en interne les collaborateurs des générations Y et Z. Ces collaborateurs ont besoin de reconnaissance et sont en quête de sens à leur travail. Ils ont un goût prononcé pour l’aventure entrepreneuriale et les startups [3] et préfèrent des organisations avec une hiérarchie horizontale.
Plusieurs exemples témoignent de la réussite de ces approches. Elles ont permis à pleureurs entreprises, allant de la grande distribution, au transport ferroviaire en passant par la banque et l’assurance, d’améliorer leur capacité d’innovation, de booster l’ « intrapreunariat », de développer la pratique des modes de travail collaboratifs et de méthodes agiles de pilotage des projets.
Bibliographie
[1] Richard Soparnot, «Le management du changement », Eyrolles, 2013
[2] Marcel Dumaine, « Conduire et réussir les grandes transformations d’entreprise : L’art de la transformation », Point de Vue, Sopra Steria.
[3] Théa Ollivier, « Les rêves d’entrepreneuriat de la Génération Z », les Echos, echo.fr, 11/9/2015.


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